« Ce que je rêve c’est d’un art d’équilibre, de pureté, de tranquilité, sans sujet inquiétant ni préoccupant, qui soit pour tout travailleur cérébral, pour l’homme d’affaire aussi bien que pour l’artiste, un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d’analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques. »

Ces mots de Henri Matisse issus de ses Écrits et Propos sur l’Art résonnent certainement dans l’esprit de Camille Le Treust, jeune artiste rennaise qui nous dévoile pour sa première exposition personnelle une oeuvre sensible qui se construit comme un songe conté par des sages.

En effet, par un tour de passe-passe, ses toiles nous transposent tantôt au coeur d’un riad marocain (avec une vision stylisée et graphique d’une peinture orientaliste), tantôt au chevet d’un autel de céramiques antiques. Ici, tout fait corps. La faune est en connexion avec la flore. Les éléments architecturaux s’imbriquent. Les personnages s’enlassent, se réconfortent, se lovent, ne font qu’un.

Le paysage se réhausse aussi de curiosités surréalistes à fortes valeurs symboliques ou mystiques comme des fumées psychédéliques, des serpents mutants ou des escaliers labyrinthiques. Mais nonobstant, tout est plénitude. Les corps sont étendus à l’ombre des citronniers. Une brise souffle sur le linge blanc.

Loin est l’agitation, loin est le monde des vivants hyperconnectés.

Avec son propre vocabulaire, Camille Le Treust nous guide tout bonnement sur la voie de l’ataraxie.”

Texte écrit par Le Bohec Thomas pour l’exposition “Mars 2020”